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Voici 3 mesures autres que la vitesse pour améliorer la sécurité des motards
La sécurité routière a connu une actualité chargée en ce début d’année 2015 avec la publication de mauvais chiffres qui ont révélé pour la première fois en 12 ans, une hausse de la mortalité sur la route. Si ces chiffres ne sont pas brillants, ils ne sont pas non plus homogènes. On constate en effet que ce sont les usagers les plus fragiles qui sont les plus touchés par cette hausse : les piétons (+8%), les cyclistes (+8%) et bien sûr les cyclomoteurs (+6%). D’une manière générale, les 2 roues représentent le quart des tués pour environ 2% du trafic.
A partir de là, nous avons dressé quelques pistes d’amélioration pour la sécurité de nos chers 2 roues. Voici 3 mesures autre que l’abaissement de la vitesse, qui pourraient changer les choses.
Mieux sensibiliser et pénaliser l’oubli du clignotant
Les vieux briscards vous le diront, à moto il faut voir et être vu. Le clignotant est trop souvent ignoré de beaucoup d’automobilistes qui ont la fâcheuse tendance à le considérer comme facultatif. Si de nombreuses infractions sont relevés religieusement par les forces de l’ordre, l’oubli du clignotant est lui beaucoup plus difficile à identifier. Cette question est pourtant centrale pour nombre de 2 roues motorisés qui pestent chaque jour devant cet oubli.
D’une manière générale, il faut sensibiliser les automobilistes à la cohabitation avec les 2 roues motorisés, l’intégration d’un module 2RM au sein de la formation du permis B avait été proposé par le manifeste pour une autre sécurité routière proposé par la FFMC. Une formation qui pourrait être intégrée à un continuum éducatif ou lors des stages de sensibilisation à la sécurité routière.
Améliorer l’état des routes
Quand on sait que 37% des motards tués sur la route, le sont sans tiers identifié, on se dit que la question de l’état du réseau routier est centrale. De nombreuses routes ne sont plus en état, c’est un secret pour personne. On citera les nombreux nids de poules ainsi que les ralentisseurs dont le tiers ne seraient tout simplement pas conformes aux normes en vigueur.
Interdire les oreillettes pourquoi pas, mais quid du SMS ?
L’usage du smartphone au volant est certes interdit depuis longtemps et cette interdiction a été récemment renforcée par celle des oreillettes et autres écouteurs à l’occasion des 26 mesures du plan Cazeneuve. Mais aujourd’hui les usages ont changé, et le smartphone est la plupart du temps utilisé d’une manière différente, on envoie des sms, on tweet, on met à jour son statut Facebook, voire même on fait des selfies (1/4 des 18-24 auraient déjà fait un selfie au volant).
Ce genre de pratique multiplie le risque d’accidents par 26 selon les dernières études en la matière. Il faut donc renforcer la sensibilisation autour de ce comportement irresponsable chez les jeunes et mieux pénaliser. Aujourd’hui, ce genre de pratiques crée de nombreux accidents mortels chaque jour, impliquant piétons, automobilistes, cyclistes et motards.
Ces 3 axes d’amélioration sont loin d’être exhaustifs, mais ils signifient une chose. La vitesse ne peut plus être le seul levier d’amélioration de la sécurité routière sous peine d’obtenir des résultats médiocres, voire une stagnation ou une détérioration des statistiques. En effet, l’acceptabilité des mesures est un autre aspect de la politique générale de sécurité routière. A tort ou à raison, les usagers de la route ont la sensation d’être des vaches à lait.
De leur coté, les pouvoirs publics font ce qu’ils peuvent à l’heure des réductions budgétaires. Il est en effet plus rapide et plus économique d’abaisser arbitrairement la vitesse maximale autorisée de 10km/h que de commencer à étudier la dangerosité de chaque portion de route et de faire une limitation au cas par cas. Mais pour atteindre l’objectif de moins de 2000 morts d’ici 2020, de nouveaux horizons devront être explorés.